Les pesticides

Elocution présentée en 2003-2004 au cours de biologie par deux élèves de cinquième année: Quentin Ghuion et Kevin Joris.

1 Historique

Les pesticides sont utilisés depuis fort longtemps. Il s'agissait jadis d'insecticides à base d'arsenic ou de bouillies à base de plantes telles que le pyrèthre. Les quantités de substances utilisées ainsi que leur diversité ont fortement augmenté depuis la seconde moitié du XXè siècle. Le nombre de matières actives est passé d'une trentaine en 1950 à 428 en 1989.

2 Différents pesticides et leurs types d'action

Les pesticides sont des substances et préparations destinées à assurer la destruction, ou à prévenir l'action, des animaux, végétaux, micro-organismes et virus dits nuisibles.

Ils sont surtout utilisés en agriculture. Mais il y a aussi des pesticides à usage non agricole: ils sont utilisés pour prévenir la décomposition des aliments, combattre les animaux, végétaux ou micro-organismes dans les habitations, bâtiments, piscines, égouts; combattre dans le sol et dans l'eau les organismes qui peuvent provoquer des maladies chez l'Homme ou les animaux. Ainsi par exemple, les produits de traitement du bois et les peintures contiennent aussi des pesticides.

Étant destinés à tuer des organismes vivants, tous les pesticides, quels qu'ils soient, même les moins nocifs, présentent une toxicité plus ou moins grande pour les différents écosystèmes et l'être humain. Du ver de terre au faucon, du campagnol au renard, ce sont tous les maillons de la chaîne trophique (chaîne alimentaire) qui sont contaminés, et cela, sans distinction d'espèces.

Tous ces produits ont la propriété d'être toxique par contact, par ingestion et/ou par inhalation.

2.1 Les herbicides

Ce sont des substances chimiques dont les propriétés agissent sur les plantes se trouvant en concurrence avec le type de culture choisi (agriculture, jardinage...). Cette action se fait de manière sélective ou totale.

2.2 Les insecticides

Les insecticides dits systémiques ont la faculté de transiter dans la sève des plantes (par les feuilles ou les racines) dont se nourrissent les insectes tels que pucerons, cochenilles, acariens. Ces insecticides systémiques sont généralement de la famille des organophosphorés.

Les insecticides organochlorés agissent surtout par contact et modifient le potentiel électrique des fibres nerveuses des insectes.

Les organophosphorés et les carbamates agiraient plutôt sur la transmission de l'influx nerveux.

Les pyréthroïdes de synthèse remplacent depuis peu les organochlorés trop toxiques.

Ces produits présenteraient des propriétés cancérigènes et allergènes, surtout en cas de présence sur des denrées alimentaires.

Remarques

  1. Le DDT est le plus connu des insecticides, il fut employé pour la première fois à la fin de la deuxième guerre mondiale. Il est interdit d'utilisation en Belgique depuis 1974 mais se retrouve encore actuellement dans l'eau, les sols et l'atmosphère ainsi que dans les produits alimentaires importés de pays utilisant encore ce pesticide. Il reste toxique dans le sol et l'eau pendant une trentaine d'années.
  2. Chaque année, des centaines de millions d'abeilles et d'insectes utiles sont tués de par le monde par aspersion de pesticides. Or ces insectes nous apportent directement ou indirectement le tiers de notre alimentation. En effet, la majorité des arbres fruitiers ne peuvent fructifier que si les abeilles les pollinisent et il en va de même, dans une large mesure, pour les plantes fourragères servant de nourriture au bétail.

3 Toxicité

Le degré de toxicité de ces produits est étudié sur des rats et animaux de laboratoire au moyen de la DL 50 (dose létale 50). La DL 50 est une caractéristique de la toxicité aiguë; c'est la quantité de pesticide ingérée nécessaire pour provoquer la mort de 50% des rats participant à une expérience en laboratoire. Cette dose létale 50 est exprimée en p.p.m. (partie par million, mg par kg). On distingue différents degrés de toxicité:

Suite aux nombreuses constatations faites sur le terrain après les épandages insouciants de pesticides toxiques effectués ces 20 dernières années, les scientifiques ont mis en évidence trois types d'effets de ces produits sur la faune et l'Homme, à savoir:

4 Rémanence et bioaccumulation des pesticides

4.1 Rémanence

La rémanence est la persistance des pesticides dans le milieu. Les pesticides se dispersent dans l'air, l'eau et les sols où ils persistent plus ou moins longtemps selon la nature du produit et les conditions du milieu. Tout surdosage doit être évité car il conduit à une augmentation de la rémanence. La rémanence d'un produit est également influencée par les conditions environnementales (t°, humidité, pH du milieu) et la présence d'autres pesticides ou substances chimiques dans le sol.

4.2 Bioaccumulation

Les pesticides s'accumulent au fil de la chaîne alimentaire pour se concentrer dans les derniers maillons de cette chaîne: les prédateurs, dont l'Homme. La bioaccumulation peut être évaluée par un coefficient obtenu en divisant la concentration de pesticide dans l'organisme par la concentration de ce produit dans le milieu environnant.

Dans l'écosystème terrestre, c'est principalement l'ingestion de nourriture contaminée qui détermine le degré d'intoxication des animaux. Par ingestion d'animaux contaminés, les carnivores et les piscivores situés en bout de chaîne concentrent des doses de pesticides pouvant atteindre 1000 fois celles des premiers maillons.

4.3 La résistance

Depuis une vingtaine d'années, les scientifiques ont remarqué une adaptation progressive des parasites aux pulvérisations de pesticides. En effet, de génération en génération, les insectes développent une résistance croissante aux produits, ce qui aboutit à un surdosage de pesticides de la part des utilisateurs.

5 Solutions alternatives à l'emploi de pesticides

Il y a une chose que tout agriculteur peut faire sans craindre une diminution du rendement: abandonner les traitements programmés, ces pulvérisations intempestives de pesticides sans tenir compte de la présence ou non de ravageurs. Pour ce faire, il peut avoir recours à la lutte biologique ou l'agriculture biologique.

5.1 La lutte biologique

La lutte biologique consiste en la destruction des ravageurs par implantation de leurs ennemis naturels: virus, bactéries (Bacillus thuringiensis), champignons et insectes prédateurs (coccinelles, perce-oreilles...). Par exemple, l'Encarsia formosa permet de combattre la mouche blanche des serres (Trialeurodes vaporarium). Les chrysalides de l'Encarsia se transforment en guêpes adultes (0,6mm) en 25 jours et parasitent les larves de la mouche blanche en y pondant leurs propres œufs.

Certaines recherches organisées dans le domaine de la biologie cellulaire et du génie génétique permettent de modifier en laboratoire le patrimoine génétique d'une plante en lui ajoutant des gènes de résistance plus performants. On peut envisager qu'il existera dans quelques années un large éventail de plantes cultivables quasiment insensibles aux ravageurs et autres maladies. De nombreux produits et préparations biologiques ont été mis au point afin de renforcer la résistance naturelle des plantes (purins de plantes, poudres d'algues, cendre de bois et extraits de plantes).

5.2 L'agriculture biologique

C'est un mode d'agriculture qui ne traite plus la terre comme un matière première inépuisable. II y a peu d'érosions sur ce type d'exploitation car le cultivateur biologique opère en autosubsistance, se servant des ressources naturelles du sol et recyclant tous ses éléments nutritifs.